Chutes de prix vertigineuses chez Intel ?

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Des rumeurs persistantes font état de chutes vertigineuses des tarifs des processeurs d’Intel avec l’arrivée du Pentium 4 à 1,7 GHz. Au delà de la politique de concurrence qui entraîne ces baisses, les constructeurs sont obligés de s’adapter en temps réel. Si le consommateur final a tout à y gagner, certains acteurs de l’industrie risquent pourtant d’y laisser des plumes.

Avec l’arrivée imminente du Pentium 4 à 1,7 GHz, les rumeurs sur les baisses de prix des processeurs Intel s’intensifient. De manière presque surréaliste. Ainsi, selon X-BitLabs, le prochain fer de lance d’Intel sera proposé à 701 dollars à sa sortie pour perdre près de 50 % de sa valeur 15 jours plus tard à 352 dollars. La sortie du P4 1,7 GHz entraînera une économie sur les modèles 1,5, 1,4 et 1,3. Leurs tarifs basculeraient respectivement de 647, 423 et 332 dollars à 519, 375 et 268 dollars. Des tarifs qui pour le P4 1,3 concurrencent franchement l’Athlon 1,3 GHz d’AMD commercialisé à 350 dollars (en FSB 266 MHz) et 318 dollars (en FSB 200). Dans la foulée, X-BitLabs nous apprend que le P4 à 2 GHz pourrait sortir avant la fin du semestre (à 562 dollars) alors qu’Intel l’annonce pour la seconde moitié de l’année.

Intel dément catégoriquement

Chez Intel France, on dément bien entendu cette grille de tarifs. « Comment voulez-vous qu’on annonce des baisses de tarifs sur un produit qui n’est pas encore sorti ? », nous explique-t-on en toute logique. « Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’on suivra l’évolution du marché pour adapter nos tarifs en conséquence. » Autrement dit, lorgner du côté du concurrent AMD. Au delà de ces rumeurs, fondées ou non, on s’interroge sur la stratégie des constructeurs soumis à ces réductions tarifaires de plus en plus fréquentes. « Cela ne nous pose aucun problème car nous répercutons les baisses des prix en temps réel grâce à nos flux tendus », explique le porte-parole de Dell France. « Au contraire, notre modèle basé sur la vente en ligne nous permet de répercuter immédiatement les nouveaux tarifs sur le produit final », poursuit-il. Même discours du côté de Fujitsu-Siemens France. « Evidement, moins il y a de fluctuations, plus c’est simple à gérer, mais notre modèle de production tire parti des baisses répétées », affirme Patrick Bois-d’Enghien, directeur marketing, « on profite même de cette stratégie pour se renforcer sur le marché et gagner des parts de marché. »

Quant au risque que la chute des tarifs en cascade créé un attentisme de la part des clients finaux, il n’inquiète aucunement les deux interlocuteurs. « Il y a quelques années, on trouvait des ordinateurs à moins de 5 000, voire 4 000 francs », explique le porte-parole de Dell, « et on peut constater que ce phénomène a disparu. »« Nous constatons que le client qui a acheté sa configuration à 1 GHz en décembre ne le regrette pas », justifie Patrick Bois-d’Enghien, « ce qui ne nous empêche pas de chercher à offrir la dernière technologie au meilleur prix et de diversifier notre offre ». Le constructeur européen introduira d’ailleurs une gamme AMD (Athlon et Duron) en juillet prochain. Reste à savoir jusqu’à quel point les assembleurs pourront ajuster leur stratégie sans risquer le dumping (vente à perte) qui entraînera inévitablement nombre de faillites.